Le coordinateur de l'UE attendu à Téhéran pour discuter de l'accord nucléaire
Credits: ALEX HALADA / AFP

Le coordinateur de l'UE attendu à Téhéran pour discuter de l'accord nucléaire

Le coordinateur de l'Union européenne chargé de superviser les pourparlers sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, est attendu dans la nuit de samedi à dimanche à Téhéran, le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell ayant parlé d'une "affaire de jours" avant la conclusion d'un accord.

M. Mora doit rencontrer le chef négociateur iranien Ali Baghéri, a indiqué l'agence de presse officielle iranienne Irna.

L'Iran est engagé depuis plusieurs mois dans des pourparlers à Vienne avec la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne pour relancer l'accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, en échange de la levée des sanctions qui asphyxient l'économie iranienne.

"Nous devons conclure cette négociation. L'enjeu est important", a tweeté M. Mora, indiquant déployer des efforts "pour combler les écarts restants" entre les positions des parties prenantes.

L'accord s'est délité après le retrait unilatéral en 2018 de Washington, décidé par le président d'alors Donald Trump, rétablissant des sanctions contre l'Iran, qui en réaction s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.

Une fois à la Maison Blanche, le démocrate Joe Biden a souhaité revenir dans l'accord, mais les négociations indirectes restent difficiles.

- "Affaire de jours" -

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé samedi que la conclusion d'un accord était une "affaire de jours".

"Nous en sommes très proches, mais il reste quelques questions en suspens", a-t-il déclaré à la presse en marge du Forum de Doha, au Qatar.

Les Etats-Unis s'étaient montrés un peu moins optimistes en début de semaine.

"Il y a eu des progrès significatifs ces dernières semaines, mais je veux dire clairement qu'un accord n'est ni imminent ni certain", avait dit le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, comme pour tempérer l'optimisme qui prévalait depuis début mars parmi les négociateurs.

L'Iran a confirmé samedi que le retrait des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, de la liste américaine des "organisations terroristes", figurait parmi les points encore en discussion.

"Le sujet des Gardiens de la Révolution fait définitivement partie de nos négociations", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian dans une interview à la chaîne de télévision d'Etat.

"Nous avons échangé des messages avec les Américains à ce sujet. Donc c'est l'un des sujets qui est encore sur le tapis", a-t-il ajouté.

Il s'agit de la première confirmation officielle que le retrait des Gardiens de la liste noire américaine figure parmi les sujets encore en discussion.

M. Amir-Abdollahian a indiqué qu'il était sur la table même si de hauts responsables des Gardiens avaient demandé à ce qu'il ne constitue pas un "obstacle" si l'accord permettait d'assurer les "intérêts nationaux" de l'Iran.

- Blinken en Israël -

Les négociations à Vienne sont en pause depuis le 11 mars, après que la Russie a réclamé des garanties américaines pour que sa coopération future avec l'Iran ne soit pas affectée par les sanctions adoptées à cause de l'invasion russe en Ukraine. Moscou a confirmé quelques jours plus tard avoir reçu les garanties nécessaires.

Selon Irna, les consultations entre M. Amir-Abdollahian et ses homologues se sont depuis poursuivies.

La visite du responsable européen à Téhéran coïncide avec celle du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Israël.

La perspective d'un accord sur le nucléaire iranien inquiète Israël, ennemi juré de la République islamique, et les alliés américains dans la région du Golfe qui perçoivent l'Iran comme une menace.

D'ailleurs, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a dit samedi être préoccupé par le fait que les Gardiens de la Révolution puissent être retirés de la liste noire américaine.

La nouvelle série d'attaque des rebelles Houthis, qui sont soutenus par Téhéran, en Arabie Saoudite "est une preuve supplémentaire que les agressions régionales de l'Iran n'ont pas de limites et elle renforce notre préoccupation de voir les Gardiens de la Révolution (armée idéologique de la République islamique, NDLR) retirés de la liste (américaine) des organisations terroristes", a tweeté M. Bennett.

En février, il s'était déjà dit "profondément troublé" par la possibilité d'un accord qui, craint l'Etat hébreu, n'empêcherait pas l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire.

L'Iran a toujours démenti vouloir se doter de l'arme atomique.

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