Des agriculteurs allemands poursuivent leurs activités au mépris de la guerre en Ukraine, collectent des dons et aident à organiser l'hébergement d'environ 170 réfugiés dans des villages autour de Berlin
Chaque année, au début du printemps, les agriculteurs allemands Torben Reelfs et Tim Nandelstaedt retournent la terre et plantent les premières betteraves à sucre de la saison sur leur parcelle située dans l'ouest de l'Ukraine. Mais cette année, le rituel a pris une nouvelle signification lorsque les troupes russes ont envahi l'Ukraine le 24 février, Reelfs et Nandelstaedt ont immédiatement fui vers l'Allemagne pour "s'éloigner des missiles, être sur le territoire de l'UE, de l'OTAN", selon Nandelstaedt, 43 ans.
L'ouest de l'Ukraine étant jusqu'à présent largement épargné par les combats meurtriers qui font rage dans le sud et l'est, les deux hommes ont décidé d'aller de l'avant et de commencer à semer leurs cultures. Avant l'invasion russe, l'Ukraine était le quatrième exportateur mondial de maïs et était en passe de devenir le troisième exportateur de blé derrière la Russie et les États-Unis. Les prix du maïs, du blé et de l'huile de tournesol ont déjà grimpé en flèche ces dernières semaines et la situation semble devoir s'aggraver si le "grenier à blé de l'Europe" ne parvient pas à assurer l'approvisionnement habituel.
Reelfs estime que les forces russes ont été surprises de voir que "les gens ne sont pas du tout mécontents de leur gouvernement, ils veulent soutenir l'armée et défendre leur pays". Pendant leur séjour en Allemagne, Reelfs et Nandelstaedt ont collecté 130 000 euros de dons pour l'Ukraine et ont aidé à organiser l'hébergement d'environ 170 personnes dans des villages autour de Berlin.
