Russie: un militant contre la torture hospitalisé après une agression
Un célèbre militant russe contre la torture a été hospitalisé après avoir été agressé par un homme affirmant être policier, signe du climat de violence contre la société civile, a indiqué jeudi son organisation.
Igor Kaliapine "a été attaqué mercredi soir par un inconnu qui a essayé de lui couper le visage et de l'étrangler", a déclaré le conseil consultatif pour les droits de l'homme auprès du Kremlin, dont le militant est membre.
"L'assaillant a été arrêté. La victime est à l'hôpital" avec une "commotion cérébrale présumée", a ajouté la même source dans un communiqué.
M. Kaliapine est surtout connu en Russie pour avoir fondé le Comité contre la torture, une ONG qui a annoncé sa dissolution en juin dans un contexte de répression croissante.
Le défenseur des droits humains a déclaré à des médias russes que l'agression s'était produite alors qu'il fêtait un anniversaire avec des proches dans une maison de campagne à l'est de Moscou.
L'une des personnes présentes, un ami d'ami affirmant être policier, "m'a soudain attaqué. Sans donner d'explication, il a dit qu'il devait me tuer, ce qu'il a essayé de faire pendant 15 à 20 minutes", a-t-il raconté à l'agence Ria Novosti.
"Il m'a frappé et a essayé de me planter un morceau de verre brisé dans le cou", a ajouté M. Kaliapine, qui dit avoir le nez cassé.
M. Kaliapine est membre du Conseil pour les droits de l'homme, un groupe consultatif rattaché au Kremlin à l'influence très relative.
La situation des droits humains en Russie s'est fortement dégradée ces dernières années, avec l'arrestation ou l'exode de nombreux opposants. La répression s'est encore aggravée depuis le lancement de l'offensive russe en Ukraine, fin février.
C'est dans ce contexte que le Comité contre la torture, longtemps dirigé par M. Kaliapine, a annoncé sa dissolution en juin après avoir été désigné "agent de l'étranger", une étiquette qui l'exposait à des poursuites judiciaires.
Cette ONG, fondée en 2000, militait pour contraindre les autorités à enquêter sur les mauvais traitements infligés par les forces de sécurité. Elle a notamment travaillé sur la situation en Tchétchénie.